12 Août 2/3 – La crise ? Nous nous employons à la « produire » tous les jours!

01_shadok Depuis combien de temps le chômage est-il notre mal quotidien ? Depuis combien de temps la croissance s’évapore-t-elle ? Pourquoi ne trouvons-nous pas de solution ? Ne voulons-nous pas la trouver ou ne savons-nous pas la trouver ? Les deux à la fois. Notre économie est gérée exclusivement sur la base de la productivité financière. Celle-ci est définie comme le ratio entre la valeur des biens produits et le coût de la main d’œuvre, c’est une productivité de production. La production requiert quatre éléments pour être activée : un processus, un chef superviseur, des exécutants, des robots. Pour être rentable la logique de la productivité pousse à diminuer le coût de la main d’œuvre et à sécuriser le processus. En conséquence, les robots supervisés par l’informatique remplacent progressivement les exécutants et les chefs superviseurs. Ceci nous amène à une contradiction, à savoir que la productivité financière nous fait produire des biens destinés à des consommateurs, ces mêmes consommateurs qu’elle est en train de supprimer. Les êtres humains impliqués dans la chaîne de production sont donc en compétition permanente avec l’automatisation mais aussi avec ceux de leurs semblables qui offrent une main d’œuvre moins chère donc plus rentable. Personne n’étant à l’abri, ceci crée un climat d’angoisse et de défiance permanent où la politique perd toute crédibilité. C’est ce que l’on appelle la crise. Les actionnaires bénéficiant des marges actuellement générées par ce système n’ont aucun intérêt à le voir changer: « un tien vaut mieux que deux tu l’auras ». Bien qu’ils soient conscients de cette contradiction et du plafonnement de la croissance indiquant que nous avons atteint les limites du système actuel, leur vision est, pour le moment, une vision à court terme et leur stratégie celle du revenu immédiat. D’autre part, par voie de conséquence, notre école s’inscrit dans ce modèle de pensée unique induit par la productivité financière et forme des producteurs spécialisés sans leur donner une compréhension globale de leur environnement ni la moindre initiation à la gestion du changement. Vous qui lisez cet article, l’école vous a-t-elle initié au monde de l’entreprise qui consume la plupart de votre temps ou au monde financier qui arbitre le financement de votre vie? Cependant, notre environnement change continuellement et nous devons savoir nous y adapter, que nous soyons individu, entreprise ou Etat. Cette évolution n’a ni frontière ni spécialisation et pose de ce fait à tout individu et à toute organisation un problème de compréhension et de vision globale. Nous entrons alors dans un autre monde qui n’est pas celui de la production mais celui de la création car les solutions aux nouveaux problèmes et besoins sont à inventer. La créativité et la collaboration de l’ensemble des compétences, donc des individus, sont alors des pré-requis pour comprendre et diagnostiquer, d’abord, de façon fiable, la nouvelle situation et imaginer, ensuite, les solutions. Or,  en nous répétant « Fais ce qu’on te dit » et en nous présentant l’autre comme un dangereux compétiteur l’école ne nous y prépare pas. Il n’existe d’autre part aucune productivité de création pour stimuler l’évolution et contrebalancer la seule productivité financière. N’étant pas formés à ce monde de la création, nous nous employons donc, malgré nous, tous collectivement, actionnaires, chefs superviseurs, exécutants, enseignants, fonctionnaires, entrepreneurs, élus, parents, à produire tous les jours la crise qui n’est pas près de disparaître si nous ne revoyons pas les fondements de notre modèle de société et de notre école. Je vous laisse de nouveau méditer la citation de Darwin : « Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements ». Du même auteur lisez aussi:

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